jeudi 9 août 2018

Les sorties du mois

Chalut la compagnie !

Ca fait un baille hein ?  Aujourd'hui, je vous parle cinéma, faut dire que plusieurs très bons films sont sortis le dernier article d'avril dernier.

Le premier, dans les salles le 2 juin dernier : "3 mariages en un week-end" avec pas moins de 6 producteurs : Sarah, Julien, Amélie, Nico, Isabelle et Aurélien ! Ca raconte l'histoire de trois couples se mariant le même week-end et invitant tous le même gugus à la fête... Une comédie hilarante et pleine de folie ! 

Le deuxième : "3 camps d'été en deux semaines" avec des acteurs formidables. Une sorte de film aventure avec des serpents, des scorpions et des enfants autour... C'était en salle du 30 juin au 15 juillet, si vous l'avez loupé, tant pis pour vous ! 


Le troisième s'intitule sobrement "la ruine", comédie dramatique racontant comment un exilé se retrouve  en 5 mois sans chaîne hifi, sans internet, sans micro-onde, sans frigo avec deux fuites d'eau dans la salle de bain... Une histoire de persévérance et d'amitié, s'en sortira-t-il tout seul ?


Enfin le quatrième (mon préféré), un court métrage de 20min : "L'équipe Deux Têtes", produit par Bras Cassés prod. starring Romain et Guillaume. Deux aventuriers partent en exploration à Saül au milieu de la jungle amazonienne... En avant deuxième, et en plusieurs parties (merci la technique, pas de vidéo de plus de 100Mo possible) ci-dessous.

A la revoyure !

Le grand départ


Le sentier Roche bateau - part 1


Le sentier Roche bateau - part 2


Le layon cascade - part 1


Le layon cascade - part 2


Le layon cascade - part 3


La fin







dimanche 15 avril 2018

Chanceux !

Chalut la compagnie !

J'étais en train de vous écrire un petit article sur mon week-end de Pâques passé à Javouhey et Awala-Yalimapo, quand soudain (!), une belle rencontre est arrivée... Celle-ci mérite toute votre attention, non pas qu'elle concerne la femme de ma vie ni qu'elle fera que je resterais à vie en Guyane, mais qu'elle fait partie de ces petites choses qui font que j'aime bien ce qui se passe par ici bas... Après, en fait, peut-être tu t'en fous, alors passe ton chemin ! 

Tout commence un matin de saison des pluies, départ avec mon acolyte Mijaël pour Saint-Laurent. But de la visite : trouver un terrain pour le camp scout de cet été ! La journée se passe bien, et c'est après avoir trouvé un terrain, manger au bord du Maroni et bu un café que nous repartons direction Kourou.
Après une petite demi-heure de route, nous nous arrêtons pour prendre un autostopeur avec un gros sac en toile de jute sur le dos... Le petit gars, tout sale, parle anglais avec de ces accents qui fait que tu comprends un mot sur deux. Il fait hyper attention à ne pas salir ma voiture et me demande s'il peut garder son sac sur ces genoux. Il nous explique qu'il revient de forêt avec sa récolte (crops) et qu'on est super gentil de l'aider pour faire les 5-6 derniers km restant avant sa maison ! On discute un petit peu sur la route, et lorsqu'on le dépose dans un coin au bord de la route au milieu de nulle de part, il insiste pour qu'on descende avec lui, il veut nous montrer ses plantations et sa récolte pour nous remercier !

La "récolte" de Lucky
C'est un peu retissant qu'on sort de la voiture (il nous reste quand même 150 km à faire jusqu'à Kourou !), il ouvre son sac et là...des crabes (ahhhhhhh crabs, pas crops !). Il commence à les attacher ensemble pour les accrocher sur son petit stand au bord de la route : 10€ les 10 crabes, et il en a 75 ! En apprenant qu'on en avait jamais manger (en tout cas pour moi), il nous amène "à l'arrière", chez lui et nous sert une assiette de riz avec le crabes de midi qu'il a réchauffé... puis retourne accrocher les derniers crabes au bord de la route.

Nous en profitons pour faire le tour du propriétaire... Vue d'extérieur, cela ressemble à rien : de la tôle, des arbres, quelques casseroles et bacs de flotte qui traînent... A l'intérieur, c'est tout propre (je dirai même plus, c'est plus propre que chez moi !), des chemises sont suspendues à des cintres, du lino sur le sol, un lit fait, des fleurs sur la table... quel contraste ! Et en plus, purée il est bon ce crabe !

Le premier crabe de ma vie !


Chez Lucky, tout confort !
Quelques minutes plus tard, il revient et nous présente ses cultures :  3 hectares d'ananas, des pastèques, quelques bananiers. C'est joli, mais il va falloir y aller quand même, on a de la route. Que nenni ! C'était mal compter sur l'hospitalité de notre hôte : "Come come, I show you how to cook the crabs, then you can take it home" (pour ceux qui connaissent Big Bang Theory, il faut le prononcer avec l'accent de Raj, mais puissance 12 !). On allume un feu, une casserole... nous voilà à faire la tambouille :). On le regarde laver les crabes, faire bouillir de l'eau... et on cause. On apprends donc qu'il est d'origine indienne émigré au USA, que sa famille s'est fait assassinée quand il était jeune, qu'on la mis à l'armée "to become a strong and beautiful boy". Mais il nous explique que son dada, c'est la musique, pas la guerre. Du coup, il déserte l'armée, et part pour la Guyane afin d'y devenir musicien (là, j'ai pas tout capté, mais passons...), il perd (où on lui vole, j'ai pas compris) ces papiers d'identité, se retrouve coincé en Guyane, commence à travailler dans les champs pour un Hmong, et finalement se barre pour se poser là, à son compte, avec son business d'ananas à vendre au bord de la route... 


Puis on commence à faire revenir les crabes dans de l'huile avec du Maggie et du bouillon. Là on apprend que les gens du coin (pour être poli, car c'est pas tout à fait les mots qu'il a employés) venaient lui voler sa moto tout le temps, lui voler ces fruits, qu'ils avaient tuer le chien qu'il avait récupérer... Bref, les locaux sont pas cools, ne bossent pas, et viennent emmerder ceux qui se donnent du mal pour gagner leur vie... Mais qu'un jour, avec l'argent qu'il met de côté, il pourra s'acheter un hélicoptère (car on est d'accord : "cars suck !"), aller en France, faire des disques, et enfin vivre de sa musique... 
Une demi heure plus tard, pendant que ça cuit, il part, va prendre sa douche, se changer, fumer une clope, il nous dit juste de bien touiller le crabes, ce sera dommage que ça brûle ! 


Les plantations de Lucky
Un parcours étonnant, Quelle est la part d’irréel, d'exagération, ou au contraire que nous a-t-il pas dit ? Nous le saurons lors de notre prochaine rencontre... Car oui, Lucky (c'est son nom), ta générosité, ton honnêteté, ta franchise, et ton crabes m'ont étonné, fait réfléchir, mettent en perspective énormément de sujets, et m'ont donné envie de revenir te dire bonjour ! Grâce à toi, notre voyage de retour sur Kourou s'est transformé en une aventure extra-ordinaire, une de celle qu'on oublie pas ; une de celle qu'on veut renouveler...

Comme l'histoire n'est pas tout à fait finie, on repart donc avec Mijaël, nos crabes mais aussi une quinzaine de plans d'ananas, un plan de remboutant et de la citronelle sous le bras. Une fois au calme dans la voiture, on se regarde, on dit rien... et on rigole ! Notre seule façon sur le moment d'exprimer le fait qu'on avait pas encore tout à fait compris ce qu'il venait de se passer... PK 165, route de Saint-Laurent, très bonne adresse, je vous la conseille !

Un sourire est une clef secrète qui ouvre bien des coeurs*


La cuisine
Lucky, des crabes, et des plans d'ananas
Cuisson à feu vif !

Ma récolte du week-end !
Et mon repas du soir... gratuit !
* Robert Baden Powell

dimanche 26 novembre 2017

þetta reddast !

Chalut la compagnie !

Ils ont tout compris ces Islandais !
C'est une de ces photos débiles (comme j'aime bien !) postée par l'Association Valaisanne du scoutisme sur FB où on y voit des gens, à priori sain d'esprit, prendre des selfies avec biscuits/gâteaux ou salade dans la bouche qui m'a rappelé que j'avais vécu un truc pire cool cet été en Islande, et que j'en avais pas parlé... Hop hop hop, je reprends les notes écrites par des soirs de plein soleil, on fait le tri dans les 800 photos prises, je me ressert un peu de café (avec un bon morceau de chocolat péruvien) et c'est parti !
ps : je viens de remarquer que cette dernière phrase est quasiment la même que celle introduisant mon article sur la Bolivie... Ceci n'est qu'un plagiat de moi-même, mais pour éviter toute confusion, vous pouvez la remplacer par cette petite blague faite maison : que fait-on lorsqu'on est perdu en forêt en Islande ? On se met debout.

Alors cassons les tabous tout de suite, NON il ne pleut pas en Islande (en tout cas, pas de la journée du 19 juillet au 4 août 2017) et OUI, il fait froid (en tout cas, toutes les nuits du 19 juillet au 4 août 2017) ! Voilà c'est fait, on peut continuer.

J'ai donc rejoins l'Islande depuis ma Guyane l'été passé pour participer à un camp international scout : le MOOT (prononciation expliquée ici). Environ 5000 scouts d'une petite centaine de pays différents, encore un événement incroyable ! 3ème plus grande délégation, les petits Suisses se sont déplacés en masse, notamment avec une belle clic de valaisan, l'occasion trop belle de revoir trop plein de bouilles que j'avais pas revues depuis plus d'une année...
Le premier jour nous met dans le bain : "Je suis tombé amoureux de l'Islande. Les femmes viennent et s'en vont, la Nature, elle, reste !"  Notre Guide Klaus n'a pas tord (du moins côté Nature), l'Islande : c'est beau !



Les premiers jours, c'est voyage de la délégation suisse, de quoi découvrir principalement le nord de l'île (Akureyri et ces environs) et la fameuse région du Golden Circle. Au programme : de la balade, du rafting, du pone... cheval, une admission au Rotten Shark club, des bains chauds, une ferme... Faut savoir qu'en Islande, il y a 3x plus de moutons que d'habitants (en comparaison en Suisse on a 16x moins de vaches que d'habitants !), que l'exploitation du bois pour le chauffage et la construction lors de la découverte de l'île a fait disparaître toute forêt (qui représente aujourd'hui 0.2% de la surface de l'île !). Bref : du vert, du froid, du vent, du suisse-allemand (bon, ça m'avait pas trop manqué, mais citons le quand même), de l'islandais (ça me manquera pas non plus !)... que ça fait du bien ! 



Du coup, les journées sont bien rythmées ! Heureusement, entre le car et les visites, on a quand même le temps de boire un coup, de jouer au Tichu (un jeu de carte mélange du poker, jass, président, bridge et d'un jeu japonais... il y avait bien qu'un suisse-allemand pour inventer ça !), de faire de belle veillée sympa.

Hvítserkur, les Suisses étaient là !


Lisingur - un fidèle compagnon affamé

 Ensuite, viens le début du Moot à proprement parler. Les choses sérieuses commencent... finies les vacances ! Whaaaaat ? Et oui, quand on est trop vieux, lors de ces rassemblements internationaux, on est membre de l'IST (International Service Team pour le monde entier, EIS : Equipier International de Service pour les français !). Ce qui veut dire qu'on travaille en tant que bénévole... Faut dire qu'il faut un peu de monde pour faire tourner un camp de 5000 personnes ! Les premiers jours, tous les participants sont répartis dans plusieurs sous-camp à travers l'Islande. Je me retrouve donc à Heimaland. Notre terrain de camp est au pied d'une magnifique cascade, il y a plus dégueulasse comme vue depuis la tente ! Mon job fut toutefois rude (on a rien sans rien) : de 18h à minuit au service desk, ce qui consiste principalement à brancher/débrancher des téléphones, et trouver l'Islandaise organisatrice qui sera capable de répondre à la question que le participant d'en face me pose... Du coup, entre concours d'origamis, de pêche aux objets trouvés, de prononciation de mot islandais, on avait quand même bien le temps de rigoler et de se balader dans la région ! 

C'est pas facile l'Islande...

Une petite partie des 5000 participants
Quelques jours plus tard, l'ensemble des scouts se sont réunis au camp principal, nous sommes enfin tous réunis, de nouvelles activités (et donc un nouveau travail, tout aussi éreintant !) attendent tout le monde : entre les cérémonies, les jeux débiles (mais trop drôle, comme se taper dessus pour des bisous !) portugais, des Islandais aux petits oignons, des veillées de malades, il y a eu la Spejderman run : 20km de courses pour 400m de dénivelé dans la brousse islandaise suivi de 30m de nage dans le 2ème lac le plus froid du pays. De quoi être fatigué, mais heureux (avec la crève) à la fin ! Les photos ne sont pas truquées et ce n'est pas qu'une impression : les filles ont à peine souffert, et j'ai bien galéré sur les derniers kil ! Mais bon, le badge en valait la peine ^^.
Spejderman - au départ 


Spejderman
"attendez ! Il y a une belle vue, let's take a selfie !"

Spejderman - Fatigué, mais heureux !

Tout ça pour vous dire plusieurs choses :
- Petit 1 : l'Islande, c'est cher (10€ la pinte !), mais ça vaut la peine. Des paysages époustouflant et un peuple accueillant et chaleureux. Je n'ai vu qu'une petite partie du pays et j'y retournerai pour faire le reste ! Allez y bon dieu !
- Petit 2 : les scouts, c'est la vie ! Takk  Mathieu, Kilian, AudreyPaulineMartina, Lionel, Sylvaine, Chantal, Matéo, Yannick, Julie, Jabiru, Luisa, Alexia, Balu, SébastienVictor, Eva, Jan , Claire, Marie, Salomé, Simon, Rahel, Filu, João, Ghislain, Focus, Mélitée, Eléonore, Blandine,  pour ne citez que quelques un et tous les autres... Une belle grande famille. Je vous aime, quand est-ce qu'on se revoit ?

Je vous laisse avec plein de photos, quand on a pas grand chose à dire, on essaie de se taire... où de râler, ça dépend.

La bise.


La délégation suisse réunis pour le 1er août


L'ensemble des IST réunis à la fin du camp.
Takk (merci) surtout aux organisateurs du Moot !


La vue au petit matin depuis le terrain de camp principal.


Une dernière veillée...



Une cascade...


Deux cascades...

Trois cascades...



Quatre cascades (à répéter très rapidement
et plusieurs fois à haute d'affilé à haute voix !)

Coucher de Soleil sur Heimaland









mercredi 11 octobre 2017

Grève généraaaaaaaaaaaaaale !

Chalut la compagnie !

Pfiou ! Ca fait longtemps hein ? Désolé d'avoir fait le mort. Faut dire que depuis la dernière fois que j'ai écrit quelques lignes par ici, il s'en ai passé des choses ! Dans l'ordre (ou presque) : un sentier molokoï, la plus grande grève générale que la Guyane ait connue, un coup de mou, un tir Ariane, un voyage à Maripasoula, un vol d'appareil photo (sans aile !), une construction de carbet, un tir Ariane, une balade à Régina, une fondue, un cours de cuisine, un tir Ariane, un camp scout, une autre grève, Paris,  un camp scout, Paris, une pause, devenir chef de groupe scout, un tir Ariane repoussé... Pouah ! Comment faire le tri dans tout ça ? Entre ce que je crois qui pourrait vous intéresser, ce qui vous intéresse réellement, et ce qui m'intéresse moi ! Bon du coup, on y va un peu à la braque, dans le désordre (ou presque) cette fois.

Commençons peut-être par ce qui a fait le plus parler, et qui a sûrement été la période la plus bizarre que j'ai eu à vivre par ici... la grève. Du 20 mars au 24 avril, le Centre Spatial Guyanais, puis toute la Guyane se sont retrouvés bloqués. Preuve qu'il en ait qu'il y a un premier manque d'infrastructure en Guyane. Il suffit d'une douzaine de pelés sur un rond point pour empêcher 1700 employés d'aller travailler au CSG ; d'une douzaine d'autres sur le rond point 100m à côté pour empêcher les 25'000 habitants de Kourou de sortir de la ville... Le tout encadré par des gendarmes. Hallucinant ! Vous pouvez trouver une chronologie du déroulement complet de la grève dans le journal du CNES, latiture 5 ici. C'est assez intéressant pour remettre les choses à plat sur ce qu'il s'est vraiment passé et à quel moment. Ici, je vais plutôt parler de mon ressenti. Finalement, comment vit-on dans une ville assiégée pendant 5 semaines ? Une série à rebondissement !

Semaine 1 : la croisière s'amuse.
Le mouvement commence : revendications salariales pour les uns, acquis sociaux à sauvegarder pour les autres, et camions toupies pas bienvenue pour les derniers... De bonne raisons pour bloquer le CSG et le port de Cayenne (c'est comme si finalement, les élèves en difficulté venait taper sur les intellos de la classe : c'est plus facile, et tellement valorisant). Impossibilité d'aller travailler, un lancement reporté (c'est pas de chance quand même, quand ton seul chauffeur habileté à amener Ariane sur le pas de tir est en grève, c'est un peu le caca!), mais rien de grave. Ce n'est finalement que la deuxième fois que cela arrive depuis 10 mois que suis en Guyane... Raté ! A la fin de la semaine, d'autres barrages ont poussés sur tous le département : le port est bloqué, tous les services d'administrations (maries, préfectures,...), les écoles (!?), les magasins, les stations essences, et l'aéroport sont fermés. Cerise sur le gâteau, le directeur du CSG annonce la fermeture complète de la base spatiale jusqu'à nouvel ordre.
On est encore loin de se douter de ce qu'il va arriver. Du coup, on prend notre mal en patience : brunch manif' le matin (nouveau concept : faire un brunch pendant que les autres manifestent), jardinage/bricolage l'après-midi, apéro plage le soir...

Semaine 2 : the clone wars
La France se réveille doucement et découvre qu'elle a des citoyens de l'autre côté de l'atlantique. Mais en période de renouvellement d'empereur (Flambi 1er étant sur le départ), on envoie quelques sénateurs de galaxies lointaines pour régler la situation. On entend ça et là des déclarations poussives : revendications écrites et chiffrées côté collectifs, l'île de Guyane et excuses à deux francs six sous côté gouvernement... Finalement, un plan d'urgence ne convenant à aucun parti est entériné (1 milliard d'euros quand même), les  sénateurs repartent,  c'est qu'on a un nouvel empereur à choisir ! Nous, on peut toujours pas circuler, on fait des réserves de guerre dans nos frigos (faut dire que les bières et le saucisson partent vite !), et on regarde avec patience les défilés et les blocages sur facebook, meilleurs médias d'informations pour savoir ce qui se passe sur notre palier...

Semaine 3 : american history x
La situation s'envenime. On parle de Martin Luther King, on élève des poings vers le ciel et on en installe un (gros) sur le rond point qui amène au CSG. La France ne gère pas grand chose, et tout le monde a oublié que ce symbole, entre autre, est celui de la révolte des noirs contre l'oppression des blancs... Les barrage ont été construits en dur, des herses sont posées pour empêcher les véhicules de passer. Et entre attente, réflexion (telle que : qui va sortir le fusil en premier pour tirer sur l'autre : le chauffeur ou le barragiste ?), et lecture de la presse internationale montrant notre Super U vide de chez vide, on croise les doigts pour que la situation s'améliore...
Le rond poing !


Semaine 4 : pékin Express
Les jardins n'ont jamais été aussi beaux, mais la situation s'est pas améliorée : des revendications indépendantistes sont apparus, des commentaires racistes anti-blanc-colon se font entendre...  Fuyons ! Les barrages empêchant la population de circuler sont ouverts de temps le soir. Il faut avoir un très bonne raison pour passer la journée (un billet d'avion parfois ne suffit pas). Nous mettons en place l'expédition carbet ! Partir un soir, revenir 3 jours plus tard un autre soir, 3 nuits en forêt loin de toute cette agitation... Plus facile à dire qu'à faire, et c'est après trois reports de notre projet que le Salut arrive : Pacques ! Merci Seigneur, les barages seront ouverts durant tout le week-end de Pacques afin que toutes les grenouilles de bénitiers du pays puisse en profiter en famille... nous c'est taillo taillo !

Semaine 5 : qui veut gagner des millions ?
Une table haute fabriquée maison, merci la grève !
Mais en fait, pourquoi on en est là ? Ah oui, le gouvernement a promis 1 milliard d'euros, les négociants côté guyanais en veulent 2 de plus ! C'est la semaine de trop, celle où l'espoir m'a quitté. Résigné, on reprendra notre vie normale quand les autres l'auront décidés... Heureusement, c'était la dernière. Après avoir fait mourir une centaine de petites entreprises guyanaise, le mouvement s'estompe : des têtes pensantes du mouvement partent, et nous pouvons de nouveau espérer. Des promesses sont de nouveau faites côté gouvernement. On ne sait pas trop lesquelles, mais elles ont calmé les esprits, du moins pour le moment.
Le 24 avril, on peut aller dépoussiérer nos bureaux. La question à 2 milliard d'euros de la semaine : comment faire pour rattraper le retard induit par la grève ?

La conclusion de cette histoire, c'est que j'espère au moins que cela n'aura pas servi à rien. Spectateur durant le mouvement, et pas du tout en phase avec la façon de procédé, il n'en reste pas moins que la majeure partie des revendications Guyanaises sont plus que légitimes : la Guyane a un retard en matière de sécurité, d'éducation (chaque année, ce sont 10000 enfants qui sont non scolarisés en Guyane...), d'infrastructure (... faute de place pour les accueillir) d'au moins 30 ans sur la France. Tout le monde s'en fou, de toute façon, sur cette île l'eau elle est même pas bleue ! 

Enfin voilà, depuis la vie a repris son cours. Les vacances ont fait du bien, et promis : les prochains articles seront plus réjouissants (et même si j'avais dit que je parlerai de plein de truc dans celui-là ! Comme quoi, il ne faut pas croire tout ce qu'on vous dit !). On pourra parler scoutisme, pirogue, rhum arrangé et balades... Après, si vous voulez en voir plus, il faudra venir sur place ! Comme d'habitude quelques photos histoire de vous rassurer. Je râle toujours autant, mais en fait, c'est pour vous dire que tout va bien.

La bise.
La Guyane, personne ne vous croira*


Et voilà, un carbet tout beau tout neuf ! Un sacré job pour notre équipe de choc !


Régina

Savannes Roche Virginie

Sentier du Molokoï

*Slogan publicitaire